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Comprendre la crise de l’euro et expliquer les réponses de l’Union Européenne (UE) grâce à l’infographe de l’IIEA.
Peut-être avez-vous déjà croisé ce bel infographe sur les « Réponses de l’UE apportées à la crise de l’euro » ? L’IIEA en a largement fait sa promotion en le diffusant partout en publicité sur internet. J’ai eu envie de vous le décortiquer en effectuant sa traduction afin de le rendre plus accessible à tous.
L’Institute of International and European Affairs (IIEA), www.iiea.com, est une organisation indépendante à but non lucratif irlandaise qui se définit comme un « think tank » (laboratoire d’idées) irlandais et qui réalise des programmes de recherche sur les solutions et les options à apporter aux membres de l’UE afin de les aider dans leurs décisions politiques. Même si je pense que l’IEEA sert surtout l’Irlande à faire du lobbying en faveur de son économie et de ses entreprises.
Le cercle vicieux de la crise de l’euro
L’IIEA montre ici les 3 principales causes de l’actuelle crise de l’euro :
- Un faible secteur financier
- Une faible économie réelle
- De faibles gouvernements
Et leurs conséquences :
- Plus faibles revenus obligataires
- Sauvetages dans les secteurs financiers et bancaires
- Financements restrictifs pour l’économie réelle
- Faible demande de l’économie réelle au secteur financier
- Baisse des revenus fiscaux
- Austérité budgétaire et hausse d’impôts
Les réponses déjà engagées de l’Union Européenne pour résoudre la crise de l’euro
Entériné en mars 2011, le « Pacte européen de compétitivité » est la nouvelle version plus contraignante du Pacte de stabilité et de croissance (qui n’a pas fonctionné) mis en place à l’initiative de la France et de l’Allemagne par l’intermédiaire de N. Sarkozy et d’A. Merkel.
Ce Pacte est souvent dénoncé par les pertes de souveraineté des politiques budgétaires et financières des Etats par l’UE (notamment par l’Allemagne « Euroland ») qu’il propose. Il vise ainsi à « coordonner les politiques fiscales » par le biais de 4 objectifs :
- Renforcer la stabilité du secteur financier, par des « stress tests » sur les banques privées et par de nouvelles lois encadrant le secteur financier
- Pratiques de rémunérations des traders ou des dirigeants
- Investissement dans les entreprises
- Hedge funds
- Agences de notation (Moody’s, Standard & Poor’s…), qui décident qui garde ou qui ne garde pas son triple A par exemple…
- Credit Default Swaps (CDS), équivalent à des contrats d’assurance sur les obligations, très décriés, qui permettent d’une façon détournée de spéculer sur les dettes souveraines des Etats (directement liées à la note des agences de notation)
- Vente à découvert
- En moindre mesure, réforme plus importante des agences de notation, des secteurs de l’audit et de la comptabilité, des abus de marché, des dérivés, des besoins en capitaux et de la protection des investissements de la vente en détails
- Renforcer la stabilité budgétaire des pays, par des sanctions si l’objectif de 3% du PIB de déficit annuel n’est pas respecté et par des réformes sur la sécurité sociale des Etats, notamment sur les retraites
- Aider l’emploi, par des réformes sur les marchés du travail, de la formation et sur la fiscalité du travail
- Améliorer la compétitivité, par des mesures sur la production et sur les salaires
Stress Test Bancaire
Afin d’identifier les banques européennes qui nécessitent une surveillance accrue, une restructuration ou une augmentation de capital.
Nouvelles règles pour réguler la Finance de marché
Supervision financière
Un nouveau système de supervision qui permet d’identifier rapidement un potentiel problème financier ou bancaire.
Sanctions aux Etats qui ne respectent pas l’objectif de 3% du PIB de déficit annuel
Relancer et renforcer l’économie européenne
L’Union Européenne (UE) a également mis en place un large plan pour coordonner et redresser l’économie de la zone euro en agissant sur la mobilité des travailleurs, la fiscalité, la propriété intellectuelle ou la taxation des énergies.
L’UE s’est également fixée pour 2012 des objectifs sur l’emploi, l’éducation, la recherche et le développement, la pauvreté, l’énergie et le climat.
Pour aller plus loin que la réduction de la dette et des déficits, une « carte de scores » pour chacun des Etats européens portant sur des indicateurs tels le chômage, l’économie, la dette privée, la compétitivité, la productivité et les comptes.
Pour 2012, quelles prochaines mesures ?
L’IIEA liste plusieurs propositions et préconisations sur les prochaines mesures politiques à adopter pour améliorer l’économie et la gouvernance de l’Union Européenne
Un Impact Fiscal
- Un nouveau président de l’EU, élu par les dirigeants européens
- Un objectif annuel de déficit de 0,5% du PIB (contre 3% aujourd’hui)
- Des sanctions en cas de non-respect de cet objectif de réduction des déficits
D’autres solutions que préconise l’IIEA
- Instauration d’une taxe financière sur les transactions (Taxe « Tobin ») qui irait de 0,1% à 0,01% et qui pourrait rapporter 55 milliards par an
- Partage des pertes financières au niveau de l’Europe en cas de défaillance d’une banque ou d’un Etat
- Création d’Eurobonds afin de mutualiser les dettes entre Etats de la zone Euro
- Possibilité pour la Banque Centrale Européenne d’acheter les dettes souveraines des Etats européens (manière détourner de financer les Etats à moindre coût, mais actuellement interdit afin d’éviter tout risque d’inflation…)
- Coordination plus profonde des politiques économiques et fiscales entre Etats, notamment par la création d’un Ministère Européen des Finances
- Réelle union fiscale des 17 pays de la zone euro
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce que pense (personnellement) votre conseiller en gestion de patrimoine indépendant sur l’actuelle crise européenne et sur les réponses à y apporter en 2012 et dans le futur, contactez-moi !