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La baisse des prix de l’immobilier et le coût du logement au cœur des programmes présidentiels
C’est un fait, il devient de plus en plus cher pour les Français de se loger, que ce soit en achetant sa résidence principale ou en étant locataire. Les candidats à l’élection présidentielle se doivent donc d’énoncer des propositions afin de faire pression sur les prix de l’immobilier et de favoriser le logement.
La Fondation Abbé Pierre fait ainsi état de plus de 8 millions de personnes concernées par la crise du logement en France et de plus de 700 000 logements manquants, qui nécessiterait environ 500 00 constructions de nouveaux programmes immobiliers par an, dont 150 000 destinés aux logements sociaux.
Cependant, même si la majorité des candidats à la présidentielle s’accordent pour dire qu’il faut repenser l’actuelle politique de l’immobilier et du logement, leurs orientations politiques et dogmatiques les empêchent de voir les mêmes causes ni les mêmes solutions : certains favorisent la construction de logements sociaux et l’encadrement des loyers, d’autres la construction d’immobilier neuf privé, d’autres la réhabilitation et l’encadrement de l’immobilier existant.
Quand l’encadrement des loyers proposé par les candidats de la gauche fait bondir la droite qui argumente que cela ferait fuir les investisseurs et vendre les propriétaires, la gauche dénonce dans le même temps les propositions de la droite qui favorise plutôt la construction d’immobilier neuf d’habitation classique plutôt que les logements sociaux.
Mon avis de conseiller en gestion de patrimoine indépendant
Comment investir dans l’immobilier dans cette période pleine d’incertitudes ? Dans les grandes villes (notamment à Paris et IDF), l’encadrement des loyers pourrait faire mal aux investisseurs d’immobilier locatif. Mais les taux bas et la demande tellement forte dans ces zones, même avec la construction de plus d’immobilier neuf (sociaux ou non), ne devraient surement pas suffire à faire baisser fortement les prix.
Les propositions en faveur de l’immobilier et du logement des candidats à l’élection présidentielle de 2012
Nicolas Sarkozy – UMP : Plus de construction d’immobilier neuf
Le principal objectif de Sarkozy est de faire baisser les prix de l’immobilier, du foncier et du logement en :
- Augmentant de 30% le droit à construire pour favoriser la construction
- Encadrant très légèrement la location en s’inspirant du modèle allemand qui permet d’empêcher les prix des loyers d’être à 20% au-dessus du marché
- Louant à faible coût les terrains qui appartiennent l’Etat pour 99 ans
- Réformant la fiscalité immobilière en baissant les droits de mutation payés par les vendeurs
François Hollande – PS : Plus de logements sociaux et d’encadrement des loyers
F. Hollande mise sur la construction de plus de logements sociaux pour faire pression sur les prix immobiliers en :
- Mettant à disposition des collectivités locales tous les terrains disponibles de l’Etat pour construire de nouveaux logements
- Encadrant les loyers dans les villes où le marché est le plus tendu
- Doublant le plafond du Livret A, dont l’épargne sert principalement à financier les HLM
- Passant l’obligation de 20% à 25% de part de logements sociaux pour les villes de plus de 3 500 habitants (Loi SRU) et en multipliant par 5 les sanctions (de 300€ actuellement à 1 500€ par an et par logement manquant)
Marine Le Pen – FN : Une vaste réforme immobilière pour optimiser l’existant
M. Le Pen dresse dans son programme (>> Programme du FN en faveur de l’immobilier et du logement) de nombreuses propositions pour remodeler la politique de logement social, favoriser la propriété, améliorer l’aménagement immobilier du territoire et encadrer le marché immobilier en :
- Rendant prioritaires les Français sur les étrangers pour l’attribution de logements sociaux
- Réformant la politique de logement social pour optimiser les logements existants plutôt qu’en construire de nouveau (nouvelles attributions, sanctions aux mauvais payeurs et ceux qui dégradent)
- Recentrant les différentes aides au logement (APL par exemple) sur les familles nombreuses, les mères isolées, les étudiants et les jeunes travailleurs ou les seniors.
- Permettant aux locataires de leur logement social de le racheter après 10 ans d’occupation
- Améliorant l’accession à la propriété en créant un chèque « premier logement » sous forme de crédit d’impôt
- Favorisant la construction de programmes immobiliers neuf dans les zones les plus désertées, notamment rurales
- Permettant de construire plus haut dans les zones les plus denses en modifiant les règles d’urbanismes
François Bayrou – Modem : Utiliser les logements vacants
F. Bayrou préfère utiliser les logements vacants à la construction en :
- Remettant sur le marché les 500 000 logements vacants, en créant par exemple une mutuelle pour couvrir le risque d’impayés
- Favorisant le logement locatif des particuliers
- Créant des allègements fiscaux incitatifs à la réhabilitation, et à la construction, des logements
- Allouant également 75% des versements sur le Livret A à la construction de logements sociaux et en augmentant les sanctions au non-respect de la loi SRU
Jean-Luc Mélenchon – Front de Gauche : Plus de logements sociaux et d’encadrement des loyers
J-L Mélenchon s’aligne sur les propositions de la Fondation Abbé Pierre qui favorisent la construction de logements sociaux et l’encadrement des loyers en :
- Créant 200 000 logements sociaux par an
- Encadrant les loyers
- Renforçant la loi SRU, passant de 20 à 25% de quota de logements sociaux pour les villes
- Réquisitionnant les logements vacants
Nicolas Dupont-Aignan – DLR : Favoriser l’accession au logement
Dupont-Aignan souhaite se concentrer sur l’accession au logement en :
- Créant des prêts garantis par l’Etat, comme avec les organismes HLM
- Favorisant les achats des locataires de logements sociaux
Eva Joly – EELV : De l’immobilier vert aux loyers encadrés
Joly s’appuie sur la construction et la rénovation massive d’immobilier neuf avec un encadrement des loyers en :
- Construisant 500 000 logements dont 160 000 sociaux par an
- Rénovant les bâtiments actuels grâce à un Plan national de rénovation
- Encadrant les loyers
- Augmentant aussi le quota de la loi SRU de 20% à 25% de logements sociaux pour les villes