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Malgré un important nouvel apport financier de l’Union Européenne et l’effacement d’une partie de la dette privée grecque par ses créanciers, ce nouveau Plan de sauvetage de la Grèce ne fait absolument pas disparaître les doutes qui planent sur la capacité de l’économie de la Grèce à se redresser.
Par Tony César, Chef de projet stratégie et ingénierie financière chez Vendyssée Finance Partner
Les Européens ont accordé à la Grèce un plan d’aide d’un montant total de 237 milliards d’euros. Cette décision a eu peu d’impact sur les marchés financiers qui avaient anticipé l’annonce. Les incertitudes demeurent quand à la capacité de la Grèce à gérer une situation financière précaire.
Un plan d’aide de 237 milliards pour les Grecques
- S’ajoutant aux 73 milliards déjà versés dans le cadre du premier plan d’aide
- Apport de 130 milliards par les bailleurs de fonds publics
- Effacement de 107 milliards de dettes par les créanciers privés :
- Effort consenti plus important : décote de 53.5% du montant nominal des obligations grecques au lieu de 50% (mais pertes de 73% sur la valeur actualisée correspondant aux dépréciations déjà enregistrées par les banques, assureurs et les fonds de pensions)
- Une réduction des coupons: les nouvelles obligations émises seront rémunérées à un taux très inférieur au marché
- Une éventuelle restitution des bénéfices de la banque centrale européenne et des banques centrales nationales de la zone Euro provenant des titres obligataires grecs, soit 12 milliards à rendre à la Grèce (environ 6% du PIB).
La Grèce est loin d’être tirée d’affaire : les autres défis
- Participation volontaire de la majorité des créanciers privés à l’échange (instauration probable d’une clause d’action collective)
- Mise en œuvre de 25 mesures d’austérité avant le prochain sommet européen du 1er mars
- Instauration d’un pare-feu : cumule de la capacité de prêt du MES de 500 milliards et des 250 milliards restant du FESF (décision du sommet du 1er mars)
- Accroissement de la participation du FMI au plan d’aide
- Prochaines échéances : sommet européen du 1er mars pour valider le programme grec visant à ramener la dette grecque à 120.5% du PIB en 2020, processus d’échange de dette grecque le 11 mars et nouvelle réunion de l’Eurogroupe le 12 mars
Il n’en reste pas moins que même après l’application intégrale du programme de sauvetage, la capacité de la Grèce à se refinancer sur les marchés en 2015 reste incertaine ainsi que sa capacité à restaurer sa compétitivité tout en appliquant des mesures d’austérité.