Investir dans le vin : Analyse du marché des grands vins

 

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Point marché des grands vins au second semestre 2012, analyse et perspective de performance pour investir dans le vin, par Aurélien Grevet de Patrimoine Grands Crus.

Aurélien Grevet de Patrimoine Grands CrusLes tendances des marchés des grands vins évoluent significativement depuis près d’un an, tout en continuant à offrir d’excellentes perspectives de rentabilité, à condition de cibler au plus juste les investissements. Si les grands crus de Bordeaux souffrent et corrigent l’euphorie des années passées, les grandes cuvées de Bourgogne et de la Vallée du Rhône méritent un intérêt particulier.

Les tendances du marché du vin au second semestre 2012

Les sous-performances des vins de Bordeaux ont globalement fait baisser les indices du vin lors du premier semestre 2012

L’évolution des cours des grands vins durant le premier semestre 2012 s’inscrit dans la continuité des tendances identifiées plusieurs mois auparavant. Ce mouvement se caractérise par un recul global des indices. Le Liv-ex Fine Wine Investables Index qui est composé d’environ 200 crus (sur différents millésimes depuis 1982) des 24 plus réputés Châteaux bordelais, recule ainsi de 4,2% depuis le début de l’année.

Mais quand même de belles performances avec les vins de la Bourgogne et de la Vallée du Rhône

Pourtant, la valorisation de la cave de Patrimoine Grands Crus dans laquelle vous pouvez investir dans le vin via Calci Patrimoine a gagné +23,8% depuis janvier. En effet, même s’il est certain que le marché des grands vins n’échappe pas au contexte global morose, de justes arbitrages permettent néanmoins d’y obtenir de belles performances. Toutes les régions n’obtiennent, en effet, pas les mêmes résultats.

Il est à ce titre intéressant d’analyser de plus près le nouvel indice WineDex que propose la société iDealwine. Les tendances significatives précédemment évoquées y apparaissent clairement : si les grands crus bordelais reculent (WineDex Bordeaux : -2,35%), la Bourgogne en tête (WineDex Bourgogne : +13,36%), suivie de la Vallée du Rhône (WineDex Rhône : +6,88%), surperforme largement le marché.

prix du vin et cac40

A noter tout de même que la performance globale de l’indice général (WineDex 100) ne prend pas en compte une donnée, de notre point de vue, primordiale : les volumes échangés sur les marchés (et pas uniquement dans les salles de ventes aux enchères). L’incontestable prédominance des bordeaux pondèrerait alors, à la baisse, le résultat global. Les plus grandes cuvées bourguignonnes et rhodaniennes bénéficient de deux atouts majeurs dans le contexte actuel d’incertitude généralisée : des volumes de production très faibles et un prestige croissant, notamment dans les pays émergents.

Les marchés semblent en effet revenir à la raison après une longue période d’euphorie (depuis le second semestre 2009), en particulier sur certaines références. Un château illustre mieux que tout autre cette puissante correction des cours : Lafite Rothschild. Tonitruante locomotive de l’irrésistible envolée des prix des premiers crus de Bordeaux ces dernières années, poussée par une insatiable demande, notamment chinoise, les vins de la propriété subissent de plein fouet ce phénomène. Le second vin du Château, les Carruades de Lafite apparaissent aujourd’hui clairement comme l’une des références les plus spéculatives de la place : les très fortes et rapides baisses des niveaux de transaction (-40% sur 12 mois), associées à la présence de conséquents blocs à la vente, offrent des opportunités d’allers-retours potentiellement rémunérateurs mais particulièrement risqués.

Ces interrogations ne touchent pas le très haut de gamme, en témoignent les enchères records enregistrées chez Acker Merral à New York au cours du mois écoulé : 95% des lots ont trouvé preneurs. Et bien sûr la Bourgogne est à l’honneur : sur les 64 nouveaux records mondiaux enregistrés, 30 proviennent de cette région, avec en tête d’affiche le mythique domaine de la Romanée-Conti. John Kapon, PDG de cette célèbre maison de ventes, souligne à quel point, selon lui, la pression de la demande mondiale émanant des collectionneurs, nouveaux ou traditionnels, tendra irréversiblement à se renforcer.

Analyse et perspectives de l’investissement dans le vin

Nous l’évoquions la considérable hausse (ou plus précisément reprise) des cours observée de mi-2009 à mi-2011 était majoritairement liée à la constante augmentation de la demande des marchés émergents, notamment chinois.

La Chine a emballé le marché des vins de 2009 à 2011

En Chine, symbole de ces encore nouveaux débouchés, nous estimons que le problème vient du fait que cet emballement n’aboutissait pas uniquement à des ventes aux consommateurs finaux. De nombreuses ouvertures de magasins, ou corners dans les halls des plus grands hôtels, ont incité les importateurs à accroitre les commandes, sans pour autant que les bouteilles ne soient finalement offertes ou bues. Mais avec le ralentissement de la croissance, les incertitudes politiques évoquées dans notre rapport mensuel de mai et autres péripéties qui échappent, en partie, à notre vision occidentale (telle l’interdiction faite aux hauts dignitaires de consommer ou se voir offrir les 5 premiers grands crus classés de Bordeaux), les ventes, déjà insuffisantes pour écouler les stocks, ont encore ralenti. Résultat, des entrepôts pleins qui incitent l’ensemble des acteurs à un puissant attentisme, de la même intensité que l’euphorie qui a précédé. Les grands crus bordelais étant les plus prisés, ils sont ceux qui pâtissent le plus de cette situation ; indirectement, par contre, les plus grands crus de Bourgogne en profitent.

La qualité des millésimes 2009 et 2010 a tiré les prix vers le haut

L’immense qualité, unanimement saluée, des millésimes 2009 et 2010 fut un autre facteur déterminant de la hausse, parfois démesurée, des cours. Or, nous l’évoquions dans nos rapports mensuels, il est incontestable que le niveau bien inférieur de 2011, du moins en termes de garde et de prestige, agit en sens contraire. Même si le gourou de la dégustation (et donc des marchés), Robert Parker, est revenu sur son twitt assassin du 14 mars dernier, « ce millésime est sans aucun intérêt, si mon intuition est bonne ! », le mal était fait et l’évidence là : ce millésime pourrait combler, sur quelques références bien choisies, les amateurs, mais en aucun cas les investisseurs. En ce sens, nous pensons particulièrement aux principaux acteurs du marché, automatiquement impliqués dans la campagne des Primeurs de Bordeaux, système qui permet aux Châteaux d’être payés deux ans avant de livrer les vins : ces négociants et importateurs sont nombreux à devoir faire face à des impératifs de trésorerie dans un contexte d’échanges plus faibles. Situation qui accroit encore la frilosité préalablement constatée.

Un potentiel de performance des vins toujours excellent après la correction de ces 12 derniers mois

Cependant, l’industrie du luxe dans son ensemble, et le marché des plus grands vins n’y échappe pas, continue de bénéficier de la continuelle concentration des richesses. Les biens de consommation les plus prestigieux et les plus rares nous semblent donc devoir être de plus en plus prisés. En ce sens, l’investissement dans le vin, sur des références bien sélectionnées, nous semble bénéficier d’un large potentiel de rentabilité.

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